Retour du Neant , Arrivé de l'Innocent. [PV Mahna]

Les couloirs sombres et silencieux semble s'étendre à l'infinie. Pourtant, pas un chat en cette heure tardive.

Seule la silhouette fine de Kamui se découpe sur les rayons de la lumière lunaire. Seule ? Pas vraiment en fait... En effet, on peut aisément voir qu'il porte quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Entre ses bras git Mahna, qui complètement exténué, avait sombré lourdement dans l'inconscience. Il était un peu étonnant de voir Kamui ainsi. Tout d'abord car il arrivait à porter le garçon sens montrer la moindre difficulté malgré sa sveltesse, mais aussi car il était étrange de voir le porteur du néant, habituellement si froid et distant, tenir une personne ainsi.

Ainsi, il marche rapidement. Comme à son habitude, aucun bruits, même pas celui de ses pas, ne vient perturber le pesant silence. Quand finalement il arrive dans le couloir de sa chambre, Kamui accéléré un peu le pas. Il n'a aucune envie de tomber sur un d ses soi-disant "frères". Surtout pas les Jasdavid, ou Erzebeth. Ça serait le pire ! Quoique... Non, le pire serait de se retrouver nez à nez avec Lero, voir même avec le Compte Millénaire en personne ! Hum, pas sur que ce dernier apprecis le fait que l'un de ses chers enfants de Noé ne se ballade avec un porteur de l'innocence dans les bras... Surtout quand celui-ci était censé avoir était impitoyablement tuée par ses soins... Encore que... S'il tombait sur Tikky, Sheryl, voir même Road, il pourrait passer à travers les mailles du filet. Il s'entendait relativement bien avec ces trois-là, c'en était même étonnant.

Mais au final... Fausse alerte. Personne. Kamui entra sans prier dans sa chambre. Une fois la porte fermé à clef, il soupira de soulagement et s'approcha du grand lit pour y déposer son fardeau. La pièce était agréable, mais vraiment sobre et pas franchement personnalisé. Kamui n'en voyait pas l'interêt...

Il s'assit doucement sur le rebord du lit et écarta du visage endormie les quelques mèches rebelles. De son doigt, il ne pu s'empêcher de suivre la courbe de son visage. La bombure de son front, l'arrête du nez... On aurait presque put dire avec exagération que c'était la première fois que Kamui découvrais le visage d'un de ses semblables. La respiration de Mahna était régulière et apaisé. Rien à voir avec tout à l'heure. Il dormait tranquillement. Kamui espérer sincèrement que ce dernier était plongé dans un sommeil sans rêves... Et était-ce par besoin ? Le Noah ressentit l'envie de rester proche du garçon. Il se pencha et posa son front contre celui de l'endormi, restant ainsi un moment, sans bouger, osant à peine respirer.

Puis il se redressa et glissa à terre. Assit contre le lit, il posa la tête sur le matelas. Ses yeux se fermèrent doucement à son tour, et il sombra dans un léger sommeil...

Messages : 41 Date d'inscription : 13/07/2009

Bien qu'endormi, Mahna sentit la chaleur des bras de Kamui l'étreindre. Il le sentait parfaitement parce que ça faisait des semaines qu'il dormait tout seul, sans personne auprès de lui, sans personne pour prendre soin de lui. Alors malgré son inconscience, il sentit que sa demande avait été acceptée et que cet étrange garçon restait auprès de lui. Pourquoi ? Même lui ne saurait le dire. Mais il s'en fichait bien. Pourquoi chercher des réponses là où il n'y en avait pas besoin ? Si Kamui se sentait apaisé auprès de lui et que Mahna ressentait la même chose, pourquoi fallait-il y chercher une raison ? Pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas vivre tout simplement en ignorant le reste du monde ?

Mais sans doute Mahna n'avait-il pas imaginé que Kamui resterait avec lui, mais qu'il l'emmènerait avec lui. Quitter la demeure familiale, ce serait quelque chose de difficile pour le jeune garçon qui verrait là un abandon de sa part. Quitter la demeure ne revenait-il pas à abandonner ses parents ? Il ne sentit pourtant rien et les pas de Kamui rythmaient son sommeil réparateur. Il était si épuisé qu'il était incapable de rêver. De ce fait, il ne ferait pas de cauchemars. Mais pourrait-il seulement en faire avec ce garçon à ses côtés, là pour veiller sur lui ?

Un gémissement discret lui échappa quand il fut déposé sur le lit, quittant la chaleur des bras réconfortants de Kamui. Mais il ne se réveilla pas. Pas parce que le lit était confortable, non, parce que les draps sur lequel il reposait sentaient son odeur. Et l'odeur de Kamui, il s'y était déjà habitué sans même s'en rendre compte. De ce fait, pour lui ça signifiait que le garçon était toujours à ses côtés. Toujours. Il ne l'avait pas abandonné ...

" Kamui .... " murmura-t-il dans son sommeil alors que le garçon s'asseyait à ses côtés. Son corps frissonna imperceptiblement en sentant ses doigts redessiner les courbes de son visage. Mahna aurait sans tant souhaité être éveillé pour profiter de tout cela !! Il aurait tant aimé pouvoir le regarder dans les yeux et glisser sa main dans ses cheveux sombres alors qu'il appuyait son front contre le sien ....

La sensation de chaleur s'éloigna pour disparaitre. Mais l'odeur était toujours présente et, de ce fait, il ne se réveilla pas et ne se sentit pas oppressé. Mais comme chaque nuit, le jeune garçon fut incapable de dormir une nuit entière sans se réveiller. Pour plusieurs raisons : il avait senti qu'il était dans un endroit inconnu; il était extrêmement crasseux - même ses cheveux n'avaient plus la couleur de la neige depuis longtemps - et ça le dérangeait; de plus, il voulait s'assurer qu'il n'était pas tout seul. Alors ses yeux s'ouvrirent doucement et une oppressante réalité s'offrit à lui : ce n'était pas chez lui.

Ce n'était pas chez lui.

La panique le gagna en même temps que les larmes montèrent à ses yeux et, alors qu'il se redressait pour comprendre ce qu'il en était, il vit la chevelure sombre de Kamui recouvrant un regard clos. Le garçon s'était assis à côté du lit et s'était endormi, la tête posée sur le matelas. Cette vision calma aussitôt Mahna qui se sentit étrangement soulagé en le voyant. S'agenouillant sur le lit, le jeune anglais tendit une main peu assurée et vint effleurer les cheveux sombres de son sauveur.

" Ka... Kamui .... " murmura-t-il d'une voix mal assurée. Il ne se sentait pas à l'aise. Ici, tout était propre et lui, il avait sali les draps par son aspect. Il avait pris son lit à Kamui. Il en était gêné. Touché mais gêné.

Il était plongé dans un léger sommeil, sans rêves, sans cauchemars, rien. Ce genre de sommeil où l'on ne semble dormir que d'un œil. Où l'on a l'impression à la fois douce et désagréable de flotter entre inconscience et réalité. Où l'on semble dormir profondément, mais que chaque mots, chaque geste exécutés autours de vous est tout de même analyser avec professionnalisme par votre cerveau. Et là, la respiration silencieuse et rythmique de Kamui semble tout indiquer que c'est d'un tel sommeil qu'il est prisonnier. Inconsciemment, il lui semble reconnaitre des froissement de draps. Rêve ou Réalité ? Le doute n'est plus permis lorsqu'il ressent un léger effleurement dans ses cheveux. Réalité. Puis il entends son nom. Rêve ?

Comme pour s'en assurer, Kamui ouvre les yeux. Pic, comme ça. Comme s'il n'avait jamais était endormie. Comme s'il avait était une poupée qui n'avait attendut qu'un seul mot pour se mettre en marche. Son visage n'est même pas embrumé par la fatigue, comme beaucoup de gens à leurs réveil. Les lèvres légèrement entrouverte, le regard inexpressif comme à son habitude, il se redresse. Il regarde Mahna qui est, à présent, réveillé et agenouillé sur le matelas. Assis par terre, Kamui ne dit rien. La tête légèrement penchée sur le coté, il observe. Il observe de manière plus calme et osé qu'auparavant. Il ne voit pas la gêne du garçon. Tout simplement car il ne s'est pas pour qu'elle raisons il devrait se sentir gêner. En fait, ça ne lui vient même pas à l'esprit de se dire que Mahna puisse être mal à l'aise de la situation.

Le silence de la chambre n'est pas aussi pesant et oppressant que le silence de la maison sale et quasiment en ruine. Non, c'est un silence doux et réparateur. Un silence que l'on a pas envie de briser. Pour rien au monde.

Et là... Kamui est partagé entre son désir de garder ce silence intact et celui de réclamer la réponse à sa précédente question.

Il se relève et se hisse sur le rebords du lit. Il voit que le garçon n'a pas encore tout à fait récupéré et c'est normal. Ce n'est pas en quelques heures de sommeil à peine qu'il va éliminé toute la fatigue et la fièvre accumulés au fil des jours. Kamui à... envie de lui dire de se recoucher, de se rendormir et de se reposer, que ce n'est pas encore vraiment raisonnable... Mais il n'y arrive pas... Il n'est pas doué pour les beaux discours, que peut-il y faire...? Rien. Il est comme ça et ne changerat jamais.

Alors, maladroitement, et plus timidement que pour les autres contacts qu'il ai pu avoir avec le garçon, Kamui se décida à agir, pour montrer que ce n'était pas parce qu'il parlé peu qu'il ne ressentait rien. Il monta complètement sur le lit, et, dans un geste qu'il n'arrivait pas à contrôler, il passa une main dans le dos de Mahna et l'autre sur sa nuque, l'enlaçant. Il ferma les yeux laissa tomber sa tête sur la frêle épaule. Il se fichait qu'en cet instant, Mahna ne soit pas propre, bien lavé, en pleine santé... De toute façon, Kamui n'était pas du genre à s'arrêter sur ce genre de choses. Il profita plutôt pleinement de ces sensations qu'il n'avait plus ressentit depuis la disparition de Subaru...

- C'est ça... Que je veux savoir. Pourquoi cette chaleur...? Demanda-t-il dans un souffle...

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A peine eut-il prononcé son prénom que Kamui redressa la tête comme s'il n'avait pas vraiment été endormi. Veillait-il sur son sommeil ? Attendait-il son réveil ? Peu importait, en fait. Il était là, c'était le plus important. Ses yeux bleus ne quittèrent pas ceux de Kamui. Il aimait son regard et sa présence. Il se sentait apaisé en sa présence, il se sentait bien et n'avait pas l'impression de ne pas être à sa place. Il ne savait pas dans quel lieu ils se trouvaient mais ça n'était pas grave. Parce qu'il serait partout à sa place si Kamui était auprès de lui. Alors pourquoi lui ? Pourquoi ce garçon et personne d'autre ? Aurait-il ressenti le même besoin s'il s'était agi de quelqu'un d'autre ? Sans doute pas. Il n'y aurait pas eu le même lien. Le fait que Kamui ait bu son sang, qu'il lèche sa plaie, qu'il soit là auprès de lui, c'était peut être étrange, mais pour Mahna, ça avait créé un lien qui serait difficile pour lui de détruire.

Kamui se hissa sur le lit, quelque peu hésitant. Mahna ne dit rien. Le regarder lui suffisait. Il n'avait pas besoin de voir des expressions dans ses yeux ni d'entendre sa voix pour se sentir bien. L'avoir à ses côtés, ça lui convenait parfaitement. Il n'oserait rien demander de plus. Pourtant, Kamui s'avança, s'installant complètement sur le lit pour rejoindre le jeune anglais. Et, dans un geste timide et hésitant, il enlaça le corps frêle de Mahna qui sentit tout son corps résonner, faisant écho au corps chaud qui l'étreignait. La main de Kamui dans son dos lui donna la sensation de le brûler. Ce n'était pas douloureux, bien au contraire. C'était .... indéfinissable, tout comme cette main qui se promenait dans sa nuque, effleurant ses cheveux sales.

Le corps tremblant, Mahna se surprit à retenir son souffle alors que Kamui reposait sa tête contre son épaule. Son coeur s'était emballé qu'il était persuadé que le garçon pouvait le sentir contre sa poitrine. Mais était-ce gênant ? Pas du tout. Mahna aimait cette façon que Kamui avait de le rendre si vivant. Il n'avait pas l'impression d'être une poupée désarticulée attendant la mort. Non, là, il désirait vivre. Il désirait rester là. Accepter de se pardonner et vivre pour réussir à redevenir heureux. Un peu ...

Ses bras, restés sans bouger pour le moment, esquissèrent enfin un geste. L'un de ses bras enlaça la taille de Kamui, sa main remontant dans son dos pour le blottir un peu plus contre lui, et son autre main vint se perdre dans les mèches sombres. Il ne s'en était pas rendu compte tout de suite mais il aimait toucher ses cheveux, il aimait les caresser, les sentir glisser entre ses doigts. Et là, juste là, quand ils furent étroitement enlacés, Mahna ferma les yeux. Il aurait aimé être dans un meilleur état pour se présenter à lui, être propre, être en bonne santé.

Mais il ne refuserait pas cette étreinte... jamais ...

- C'est ça .... que je veux savoir. Pourquoi cette chaleur ?... lui murmura dans un souffle Kamui alors qu'ils étaient blottis l'un contre l'autre avec besoin. Mahna garda les yeux clos, soupirant de bien-être. Il ne réfléchit pas à la question posée. Peut-être était-il naïf comme ses camarades d'avant le lui disait. Il avait une façon assez simple et poétique de voir la vie. Oui, il était naïf ....

" Pour réchauffer nos coeurs froids .... Juste .... juste toi et moi .... " répondit Mahna d'une voix émue et tremblottante. Il voulait lui faire comprendre qu'il ne s'accrochait pas à lui parce qu'il avait été la première personne à la croiser. Il voulait lui faire comprendre qu'il ne se serait pas accroché à quelqu'un d'autre si ça n'avait pas été lui qui était venu le tirer de son abattement. Il s'était accroché à lui parce que justement, c'était lui. Il s'était accroché à Kamui parce qu'il était Kamui. Parce que sa présence le rassurait et l'apaisait. Tout simplement.

" Je .... Je voudrais .... je suis sale et .... je .... je veux enlever cette odeur de mort de moi pour ne garder que la tienne .... " murmura-t-il en rougissant à outrance. Sa voix avait été hésitante, fatiguée mais ses paroles étaient sincères.

" Pour réchauffer nos cœurs froids .... Juste .... juste toi et moi .... "

Kamui fut un peu désarçonné par la réponse de Mahna. Il ne s'attendait pas à ça. Surtout qu'il avait dit cela de manière si franche et rapide... On aurait dit qu'il avait sorti cela sans réfléchir. Le contenu de la phrase mis le jeune homme quelque peu mal à l'aise. Il n'avait pas l'habitude que l'on s'attache ainsi à lui. Il n'avait pas l'habitude que l'on se mette à lui parler si rapidement sans crainte et sans hésitation dans la voix. Car les gens avait généralement peur de lui adresser la parole, à lui, la "coquille vide". Le garçon sans âme... Ça le dépassait, et ne savait en conséquence pas comment réagir. Il ne répondit pas. Il ne le voulait pas. Il avait peur de tout briser sinon. Il profita des bras qui l'enlaçait. C'était une sensation... Étrange... C'était aussi doux et chaleureux qu'avec Subaru, mais c'était différent aussi... Et ce n'était pas qu'une histoire de corpulence ou autre... C'était plus profond que ça. En un sens, Kamui se sentait coupable. Coupable d'être si proche d'une autre personne que son frère. Coupable d'enlacer une autre personne que lui. Mais n contrepartie de ce sentiment de culpabilité, qu'il ressentait un bien-être qu'il lui avait fait cruellement défaut pendant longtemps...

" Je .... Je voudrais .... je suis sale et .... je .... je veux enlever cette odeur de mort de moi pour ne garder que la tienne .... " Fit la voix à nouveau tremblante de Mahna.

Kamui s'écarta doucement en ouvrant les yeux d'un air un peu hagard.

- Ah...

Il se mordit la lèvre inférieur. Vieille manie qu'il n'avait pas montré depuis bien longtemps. Manie qui était la peuve de sa gêné. Oui, quand Kamui était gêné, il ne pouvait s'empêcher de se mordiller la lèvre. Il désigna une porte sur le coté en la pointant du doigt.

- ...La salle de bain...

Il esquissa une geste pour se lever, rompant ainsi leur étreinte. Il se dirigea vers un placard, fouillant dedans, et en ressorti un pantalon noir, une chemise blanche et un petit gilet noir également. Les Akumas qui servaient de domestiques déposait toujours le même genre de vêtements. Il ouvrit ensuite la porte de la trop grande salle de bain et les déposa dans un coin, avant de revenir se laisser glisser au sol contre le lit, dos contre le matelas, comme tout à l'heure. D'un regard, il fit comprendre à Mahna qu'il patienterait...

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Quand il s'écarta de lui, Mahna sentit une douleur oppressante s'emparer de lui. Il ressentait un froid qu'il ne voulait pas ressentir. Où était cette chaleur ? Pourquoi avait-il parlé ? Il ne voulait pas voir Kamui s'éloigner mais pourtant, force était de constater qu'un bon bain ne serait pas du luxe. Depuis la mort de sa mère, il avait perdu peu à peu l'envie de se laver, de prendre soin de lui, de se nourrir. Petit à petit, il s'était laissé dépérir sans que ça ne le choque. Pourquoi se laver, pourquoi se préparer si c'était pour vivre dans la solitude et la souffrance ? Pourquoi se nourrir alors que l'idée même de manger le révulsait ? Mais là, c'était différent. Kamui était là et il se devait d'être présentable pour Kamui afin de continuer à l'étreindre encore et encore dans un bien-être encore plus supérieur qu'à celui qu'ils entretenaient.

Pour ne pas se sentir abandonné, Mahna suivait des yeux chaque mouvement de Kamui. Il vit sa lèvre être mordillée et il se dit qu'avoir des réactions, ça lui allait bien. Kamui désigna alors une porte du doigt et Mahna regarda dans sa direction. Salle de bain. Oui, il avait vraiment besoin d'aller à la salle de bain. Son sauveur l'abandonna alors, quittant toute chaleur pour se diriger vers l'amoire. Il en sortit des vêtements qu'il alla poser dans la salle d'eau et revint vers le lit, réintégrant sa place initiale, soit le sol contre le matelas.

Mahna n'avait pas bougé d'un iota. Il avait observé ce garçon comme si c'était normal. Sans gêne, sans se poser de questions. Et quand il vint s'asseoir auprès de lui, posant ses yeux sur lui pour lui faire comprendre qu'il l'attendrait, Mahna esquissa un premier mouvement. Il déplia ses jambes et se hissa au bord du lit, se sentant déjà épuisé rien que par ces mouvements. Et il se rendit à l'évidence : jamais il n'y arriverait tout seul .... Avec de la chance, il finirait noyé après s'être assommé dans la baignoire ....

Son regard de chien battu tout gêné se posa sur Kamui et il se laissa choir à ses côtés, appuyant son épaule contre la sienne. Un contact. Il avait besoin d'avoir un contact continuel avec lui.

" Je ... Je crois que je... euh .... "

Il se pinça les lèvres, quelque peu gêné d'ennuyer son sauveur.

" Tu peux m'aider à me laver s'il te plait ? " demanda-t-il d'une toute petite voix alors que ses yeux révélaient sa détresse en cet instant. Et puis, c'était là une bonne occasion de ne pas être séparé de Kamui. Rien qu'un peu. " Pardon de .... de pas pouvoir me débrouiller tout seul .... pardon .... " avoua-t-il du bout des lèvres en baissant la tête.

Et voila où il en était. Dans ses ténèbres sombre de la chambre, à fixer le vide devant lui, sans un mot. Peu importé, quelque soit l'endroit, les personnes, les événements...Peu lui importait. Son seul et unique but était de retrouver son frère, se fichant totalement des conséquences de ses actes. En fait, cet objectifs tenait tellement au cœur de Kamui que cela en devenait usant pour son entourage, ou du moins pour ceux qui était au courant de son véritable but, et ceux-ci se comptait sur les doigts d'une seule main... Bref, rien de très joyeux. En tout cas, rien qui puisse pousser une tierce personne à côtoyer Kamui d'elle-même, sans que ce ne sois pour une mission ou par obligation. Son caractère taciturne et désintéressé en était aussi un gros facteur, ce qui forcement, n'était pas pour le rendre plus sociable... Un vrai cercle vicieux.
Un choc contre son épaule sembla lui faire reprendre conscience et il ne fut même pas étonner de voir qui l'avait sorti de ses funestes pensées.

Le jeune homme bégayant à ses cotés semblait ne pas savoir où se mettre, la faute à une gêne hautement compréhensible du fait de sa demande pour le moins bravache. Sans doute était-il trop fatigué encore pour se levé et s'occuper seul de sa toilette. Dans le cas contraire, jamais il n'aurait demandé cela. C'est quelque chose de bien trop intime et honteux. Jamais une personne ne demanderais une telle chose à quelqu'un en temps normal.

Alors, en réponse silencieuse à cette demande, le jeune homme se lève et tire son vis-à-vis debout, passant son bras par dessus ses épaules pour le conduire à la salle d'eau. Kamui à préféré gardé le silence ainsi qu'un air impassible pour éviter d'accentuer encore plus la gêne que pouvait ressentir Mahna. La salle de bain, sans être immense, reste assez grande et donc confortable. Celle-ci à été aménagée à la japonaise, selon les gouts de son propriétaire. Logique... Ainsi, l'endroit est entièrement dallé de blanc, avec une évacuation d'eau au milieu de la pièce. Plusieurs baquets et lavabos sont dans un coin tandis qu'un fond, une baignoire spacieuse et une douche trône élégamment. Kamui installe le jeune homme sur un tabouret prés de l'évier, attrape sans ménagement un des baquet qu'il remplie d'eau, ni trop chaude, ni trop froide. L'opération dura plusieurs minutes, pendant lesquelles le bruit de l'eau était le seul emplissant l'espace, créant des échos contre les murs. Une fois le contenant plein, le Noah ne sembla pas avoir une seconde d'hésitation et en vida le contenu sur Mahna, sans prévention. Il n'avait même pas prit la peine de lui demander de se déshabiller. De toute façon, ses oripeaux étaient dans un tel état de saleté que cela valait peut-être mieux de rincer un bon coup.

[Excuse le retard. ^^"]

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Bien évidemment que Mahna était gêné mais pas vraiment de se montrer nu devant Kamui. Ce qui le gênait au-delà de cela, c'était d'ennuyer celui qui l'avait sauvé. Sans Kamui, sans sa chaleur, Mahna serait encore dans ce qui restait de sa demeure, se laissant petit à petit mourir. Il était à deux doigts d'y passer quand Kamui l'avait trouvé. Et bien qu'il était toujours extrêmement faible, il avait retrouvé un espoir. Il pouvait toucher quelqu'un sans faire de mal. C'était tout ce qu'il avait souhaité. Et cette personne, bien que froide en apparence, recherchait tout autant la chaleur que lui. Ils s'étaient bien trouvé, en fin de compte.

Maladroit et chancelant, et il se laissa mettre debout, ses yeux papillonnant un peu, et il se blottit tout contre le flanc de Kamui quand celui-ci l'entoura de ses bras. Rester contre lui, c'était tout ce dont il avait envie en ce moment. Leurs pas les menèrent dans la salle d'eau du jeune Noah et Mahna se laissa diriger sans mot dire. Il ne jeta pas même un oeil à la décoration des lieux. Pour le moment, il avait juste hâte d'être propre, il voulait peut-être pouvoir manger quelque chose et il voulait dormir. Encore et encore.

Cependant, il ne s'était pas attendu à ce qui allait arriver : assis sur un tabourer encore habillé, il observait Kamui et avait l'impression que ses gestes étaient remplis d'une colère latente. Mahna ne comprenait pas. Pourquoi agissait-il ainsi ? L'avait-il mis en colère ? Les lèvres pincées, les joues rougies sous la crasse, le jeune garçon se recroquevilla un peu sur lui. Le remplissage du baquet sembla durer des heures. Il était anxieux et perdu, il ne savait pas trop où il se trouvait. Il ne savait pas ce qu'il allait devenir. Tout ce dont il était sûr, c'était qu'il voulait rester avec Kamui pour le moment. Mais le Noah en avait-il envie également ?

Ce fut en sursaut qu'il sortit de ses pensées. Kamui venait de lui vider le baquet d'eau sur lui, tout habillé, sans prévenir. Mahna manqua suffoquer et ce fut avec la respiration sifflante qu'il leva un regard tétanisé vers son sauveur. Des larmes le gagnèrent et il baissa rapidement les yeux, se recroquevillant un peu plus alors qu'il grelottait dans ses vêtements trempés. Il était persuadé d'avoir ennuyé Kamui. Il aurait mieux fait de se débrouiller seul, il n'aurait pas dérangé le garçon qui avait déjà beaucoup fait pour lui. Et ce fut en sanglotant que le jeune homme prit la parole.

" Pa... Pardon ... Je voulais pas te fâcher ... "

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